Historique de Courgis
Histoire de COURGIS
On trouve des traces de Courgis dès l’an 800, sous la forme de quelques maisons non réunies qui avaient été ravagées par la guerre à différentes époques.
Mais c’est à partir de 1279 que l’on parle de Corgiacum, puis de Courgiacum en 1302, et ensuite de Courgy au 16ème siècle qui deviendra Courgis au début du 20ème siècle. En 1265, un seigneur laïc, Milon possédait un domaine pour lequel il rendait hommage au Seigneur de Noyers à qui il vendit sa seigneurie. Les moines de Pontigny y possédaient de la vigne.
En Octobre 1311, Hugues de Bourgogne, Miles, seigneur de Noyers et Pierre de Noyers, sire de Courgis et chanoine de Verdun, octroyèrent une charte par laquelle les habitants de Courgis seraient affranchis de toute servitude, à charge de payer une taxe ou imposition annuelle et réserver certains droits au Seigneur.
Le château féodal était situé à l’Ouest et à 1500 mètres du village sur la crête près de la route de Chitry. Tombant en ruine après les guerres de religion il fut démoli au 17ème siècle et remplacé par un autre, non défensif au centre du village, près de l’église.
A cette époque reculée, le village ne devait pas être très peuplé. Le siège de la paroisse était situé à Coulons en direction de St Cyr les Colons. Ce village depuis longtemps disparu, ruiné par les brigands des grandes compagnies au cours de la guerre de cent ans était situé au lieu dit « St Martin » du nom de son église jusqu’en 1563. Presque isolée et abandonnée, elle tomba en ruine et fut démolie en 1746. Plus près de Courgis, en direction de Préhy, dans le vallon auprès d’une fontaine se trouvait le fief ou hameau de Cuissy ou Cussy avec sa chapelle Sainte Béatrice qui dépendait de l’abbaye St Germain d’Auxerre jusqu’en 1660 date à laquelle Jacques Ferrand, seigneur de Courgis, l’acheta et l’incorpora à son domaine. Cuissy cessa d’exister en 1689 où le dernier habitant quitta ce lieu.
En 1539, le bourg fut fortifié par autorisation du roi François 1er. Les murs s’étendaient sur 759 toises de circuit ou 1480 mètres et étaient flanqués de quinze tours et s’ouvraient par trois portes: de Chablis, de Préhy et de Croburot en direction de Beines. Autour de l’enceinte fortifiée s’étendait un long fossé qui faisait le tour du village avec un chemin de ronde. En dehors du village, une maladrerie existait en 1289. Dès que le bourg fut fermé de murs, les habitants se sentirent en sécurité et la population augmenta et Courgis acquit quelque importance. Le curé et les derniers habitants de Coulon et de Cuissy s’installèrent à Courgis.
Mais arrivèrent les guerres de religion et la population baissa par suite de misères, des réquisitions seigneuriales et des disettes engendrées. Néanmoins en 1568, la population était composée de 141 ménages formant un total de 505 personnes.
Après une longue période calme, en 1665 il y avait 1400 à 1500 âmes. En 1673 et 1679, 200 feux soit environ 1000 âmes, en 1683, 727 habitants et 970 en 1720.
Après la révolution, la population ne cessa de décroître: en 1801, 771 habitants, en 1846, 735, en1881, 583 et actuellement 255.
En moins de cent ans au 18ème siècle, Courgis souffrit de quatre incendies considérables. Le premier en 1684, le second en 1749: le 22 octobre une femme de Fontenoy mariée à Courgis mit le feu à sa propre maison pour obliger son mari à quitter le village qu’elle détestait. Ce jour là presque toutes les récoltes étaient rentrées et un vent de nord violent poussait les flammes, le désastre fut immense. Le village était couvert en chaume et les trois quarts du bourg furent la proie des flammes depuis la porte de Chablis jusqu’à l’endroit où la rue de l’église quitte la grande rue et en redescendant jusqu’à la porte de Croburot, le presbytère et l’église excepté, il n’y eut d’épargné que le petit quartier au dessus du vent qui avoisinait la porte de Préhy. 160 bâtiments furent consumés. Le troisième en 1757 brûla 14 et 18 maisons et le quatrième en 1767 détruisit sept granges.
En 1858, on relève l’existence de 20 puits dont deux communaux. Trois fontaines coulent dans les trois vallées voisines. Le territoire avait une superficie de 1004 hectares et il y avait beaucoup de pommiers et de noyers, les vignes gèlent peu.
Autrefois les Courgisiens étaient surnommés « les ânes » en raison des nombreux ânes utilisés pour les travaux des vignes situées dans ce pays montueux. En 1886, on a vu encore une charrue tirée par six ânes. D’autre part, quand les ânes se mettaient à braire et se répondaient d’une côte à l’autre, les voisins environnants disaient aussi « entendez-vous les ânes de Courgis ? » en faisant allusion à leurs propriétaires.
Sous la 3ème république, le maire Alexandre Gourland fait installer en 1892 une distribution d’eau très en avance sur son temps.
L’histoire de Courgis se déroule aujourd’hui dans une paix bien gagnée. Son vignoble se développe tant en quantité qu’en qualité, prenant peu à peu le pas sur la culture céréalière.